Claudie Gagnon présente une exposition en deux volets.

Installation composée de sculptures suspendues, à la fois cabinet de curiosité et laboratoire improbable, « Objets pour surprendre le temps et consoler les fantômes » met en scène des objets d’usage courant, souvent obsolètes, détournés de leur fonction. Verrerie de laboratoire, insectes naturalisés, épingles, pilules, verre cassé, lentilles optiques, miroirs, bijoux, quincaillerie, pendeloques, papillons, imagerie ancienne, cheveux humains, papiers précieux, métaux en tout genre s’y rencontrent pour créer des assemblages faisant référence à la botanique, aux sciences, à l’histoire, à la médecine, à la quotidienneté, aux cycles de la vie, à la mort, à la finitude et à la renaissance des choses.

Ces œuvres chargées de mémoire, à la fois étranges et poétiques, provoquent l’enchantement et le malaise, hésitent entre l’ordinaire et l’extraordinaire, comme autant d’histoires racontées, pour s’absenter du réel, momentanément.

La série « Contrefaçons » est un corpus de photopeintures qui revisite des œuvres plus ou moins célèbres de l’histoire de l’art. Citations parfois littérales, parfois très librement interprétées d’œuvres des peintres Goya, de Zurbaran, Redon, Forain, de Keyser, et quelques autres, ces reconstitutions scénarisées incarnées par des personnages et tournées en vidéo, ont fait ensuite l’objet d’une sélection d’arrêts sur images, imprimées sur papier coton et retravaillées à la peinture acrylique, aux vernis et aux pigments, dans une volonté d’imitation et d’appropriation d’une certaine peinture académique. Mélange d’ancien et de contemporain, truffées d’anachronismes et d’éléments incongrus, ces œuvres s’inscrivent dans la recherche et création autour du tableau vivant que de l’artiste poursuit depuis maintenant quelques décennies.

©Claudie Gagnon, 2018-2019.  Crédit photo : Olivier Croteau