les_loups_ont_faim.jpeg, c’est une œuvre qui résume bien la pratique de l’artiste et l’artiste elle-même : hybride, singulière, multidisciplinaire, contrastée, foisonnante, paradoxale. Mélange d’une foule de médiums, cette murale se veut l’incarnation visuelle d’une poésie à la fois intime, douce et provocante, crue. Le corps est mis à nu bien qu’habillé de mots, d’égratignures sur les films photographiques volontairement abimés; les cadres – eux-mêmes œuvres d’art – dans leurs parures baroques et saturées recèlent d’encore plus de vers que seul l’œil méticuleux sait voir. Laissés au sort de la nature, du public, de la curiosité, de la mauvaise foi, de l’orage, mon œuvre exerce elle-même une sorte de performance, elle existe. Ultimement, c’est son destin qui est intéressant : qu’adviendra-t-il d’elle au bout de l’été? Subsistera-t-elle? Que restera-t-il des fragments de corps et de poèmes dans ces cadres-œuvres après des semaines dans le musée du dehors sans limite?