Co-fondatrice des Jeunesses musicales du Canada et marraine de plusieurs œuvres sociales, Anaïs Allard-Rousseau (1904-1971) fut une artisane de la vie culturelle trifluvienne.
Anaïs Allard-Rousseau naquit à Sainte-Monique le 31 octobre 1904; elle était la fille du cultivateur Ernest Allard et de l’institutrice Victorine Trudel. Après des études en lettres-sciences à l’Université de Montréal, elle entreprit une carrière d’institutrice en même temps qu’elle perfectionna sa formation. Diplômée en pédagogie (1923), diplômée en musique (spécialiste de l’orgue) à l’École supérieure de musique des Sœurs de Sainte-Croix (1923) et diplômée en philosophie à l’Université de Montréal (1925), elle épousa en 1926 le directeur de funérailles Arthur Rousseau (de Rousseau et Frères), futur maire de Trois-Rivières (1941-1949), et vint habiter cette ville.
Dès son arrivée à Trois-Rivières, Anaïs Allard-Rousseau ouvrit les portes de sa maison aux groupes sociaux et aux artistes de passage, et prit une part active à la vie culturelle trifluvienne. Elle fit venir des professeurs pour donner des cours de chant, de ballet et d’instruments à cordes. En juin 1938, elle mit sur pied un ensemble vocal de huit petits chanteurs, Les Petits colibris. En 1942, elle fonda les Rendez-vous artistiques (qui remplaçaient la Société des concerts fondée en 1938) et le Club André-Mathieu, pierre angulaire de la fondation des Jeunesses musicales du Canada, avec Gilles Lefebvre, Dame Rodrique Boisvert et l’abbé Hector Héroux en 1949. Dès 1946, elle fut à l’origine de la fondation du Conservatoire de musique de Trois-Rivières (1963). Présidente des Jeunesses musicales du Canada (1953-1956), vice-présidente de la Fédération internationale des Jeunesses musicales (1952-1955), elle fut chargée des cours d’initiation à la musique et aux beaux-arts à l’École normale Christ-Roi (1956-1964), puis au Centre d’études universitaires de Trois-Rivières (1963) et à l’École normale Maurice-L.-Duplessis (1967).
En 1962, Anaïs Allard-Rousseau fut parmi les membres fondateurs de la Corporation du Centre d’art de Trois-Rivières, sous la présidence d’André Bureau et qui comprenait, entre autres membres: Paul Cabana, Philippe Bellefeuille, Raymond Lasnier, Clément Marchand et Roger Villemure, auxquels se joignirent une vingtaine d’organismes et institutions, dont l’École de chant Guy Piché, l’École de peinture Maurice Ferron, l’École de sculpture Léo Arbour, le Ciné-club Georges-Mélès et l’Orphéon de Trois-Rivières. Le Centre d’art de Trois-Rivières ouvrit officiellement ses portes le 4 juillet 1964 dans la maison Alain, sur le boulevard des Chenaux. Anaïs Allard-Rousseau dirigea un commerce de fleurs durant 35 ans et fut membre de plusieurs associations de fleuristes nationales et internationales.
Décorée de la Médaille pour services éminents de l’Ordre du Canada (octobre 1969), mère de sept enfants, elle décéda le 15 février 1971 à l’âge de 66 ans. Elle était la sœur aînée du général Jean-Victor Allard, chef d’état-major des Forces armées canadiennes (1966). Avant-gardiste, Anaïs Allard-Rousseau, appuyée par des musiciens, préconisait dès 1949 la création d’un Festival des Trois-Rivières qui aurait recruté au moins 14 formations musicales et groupes culturels dans la ville trifluvienne: l’Orphéon, les Chevaliers du Guet, la Manécanterie, les Rendez-vous artistiques, le Club André-Mathieu, l’École de ballet de Madame Saurel, etc. Le 29 mars 1971, la Ville de Trois-Rivières a donné le nom d’Anaïs-Allard-Rousseau à la salle de spectacles de la Maison de la culture.
Source : http://far.v3r.net/portail/index.aspx?sect=0&module=32&IDFar=162
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